Le Directeur Général de l’AGETIP, Raymond Adékambi inculpé à la CRIET
Le directeur général de l’Agence d’exécution des travaux d’intérêt public au Bénin (AGETIP Bénin) a comparu ce lundi 11 décembre 2023 devant la CRIET. Raymond Adékambi est mis en cause dans deux dossiers différents. Le montant cumulé du préjudice mis à la charge du patron de l’AGETIP s’élève à plus de 1,7 milliard FCFA.
On en sait davantage sur les ennuis judiciaires de Raymond Adékambi. En détention depuis quelques jours, le directeur général de de l’AGETIP Bénin a comparu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) lundi 11 décembre 2023.
A l’occasion de cette comparution, des détails ont été donnés sur les faits reprochés au patron de cette structure qui a pour principal client l’Etat béninois. Selon les faits présentés devant la juridiction, il ressort que Raymond Adékambi est mis en cause dans deux différents dossiers.
Détournement présumé de 1,6 milliard FCFA
Le premier dossier dans lequel le patron de l’AGETIP Bénin est mis en cause concerne une affaire de détournement présumé d’une somme de 1,6 milliard FCFA. Dans ce dossier, Raymond Adékambi est poursuivi avec un chef d’entreprise.
Le DG AGETIP Bénin est inculpé pour des faits présumés d’« abus des biens sociaux et blanchiment de capitaux ». Son coaccusé serait rendu complice du DG Adékambi et est poursuivi pour des faits présumés de « complicité d’abus des biens sociaux et blanchiment de capitaux ».
Selon le récit des faits par la partie civile représentée par un actionnaire de l’AGETIP Bénin, une somme de 1,6 milliard FCFA a été décaissée sans que les projets auxquels les fonds sont alloués n’aient démarré. L’actionnaire a expliqué que ces fonds sont issus des partenariats pour le financement des projets que le ministère du cadre de vie a signés.
Les financements des projets devront être assurés par la BIDC et la BOAD pour des montants de cinq milliards FCFA et près de quatre milliards FCFA. Ces institutions financières ont débloqué respectivement neuf cent millions FCFA et sept cent millions francs CFA pour le démarrage des travaux.
L’Exécutif béninois, a expliqué le représentant de l’AGETIP Bénin, a décidé de bloquer le démarrage des projets en raison de ce qu’ils ne sont plus prioritaires pour lui.
Mais, apprend le représentant de la partie civile, l’assemblée générale des actionnaires a constaté que le montant de 1,6 milliard n’est plus dans les caisses de l’AGETIP Bénin. Pour faire la lumière et situer les responsables sur cette importante somme d’argent introuvable dans la caisse de l’entreprise, une procédure judiciaire a été engagée
Les deux mis en cause ne se reconnaissent pas dans les faits qui leur sont reprochés. Convoqués à la barre, les deux prévenus ont chacun plaidé non-coupable.
Une demande de remise en liberté provisoire rejetée
Après la présentation de l’accusation, l’avocat du coaccusé du directeur général de l’AGETIP Bénin, maître Abalo a fait une demande de remise en liberté provisoire pour son client. Selon le conseil, le prévenu n’est mêlé à rien dans ce dossier.
« Il ne comprend pas ce qu’on lui reproche. C’est un chef d’entreprise, il n’a rien avoir dans la gestion de l’AGETIP », a défendu l’avocat qui a assuré à la Cour la représentativité de son client.
Le ministère public s’est opposé à cette demande de la défense. Le substitut du procureur spécial a rétorqué que le prévenu ne dispose d’aucune garantie de représentativité. Il a suggéré aux juges de rejeter la demande de remise en liberté provisoire formulée par l’avocat.
La Cour a confirmé le mandat de dépôt des prévenus. Elle a renvoyé le dossier au 15 janvier 2023 pour délibérer sur la mise en liberté provisoire et la poursuite des débats.
Une autre affaire de plus de 100 millions FCFA
Le dossier de détournement présumé de 1,6 milliards FCFA n’est pas le seul dans lequel le directeur général de l’AGETIP Bénin est mis en cause. Raymond Adékambi est également poursuivi devant la juridiction spéciale pour un autre dossier. Selon l’accusation, il est mis en cause dans une affaire dont les préjudices sont évalués à 113 millions de FCFA.
Pour l’instant, il y a très peu de détails sur cette autre affaire. Convoqué à la barre lors de l’audience, la victime présumée de cette deuxième affaire n’a pas répondu présent.
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